• MALI - FIN DE L'ACCORD DE DEFENSE AVEC LA FRANCE

     

    Le traité de coopération en matière défense qui avait été signé entre le Mali et la France le 16 juillet 2014 vient de prendre fin. Le Mali a en effet rompu celui-ci ainsi que les accords déterminant le statut de la force Barkhane et de  Takuba. La dénonciation desdits traité et accords ne devrait prendre effet que dans 6 mois, ainsi que le prévoit l'article 26 du traité :

     

     Article 26 Entrée en vigueur, amendements et dénonciation  

      

    1. Chaque Partie notifie à l’autre l’accomplissement des procédures constitutionnelles requises en ce qui la concerne pour l’entrée en vigueur du présent traité, qui prend effet le premier jour du deuxième mois suivant le jour de réception de la dernière notification.  

    2. Le présent traité est conclu pour une durée de cinq ans. Il est renouvelable par tacite reconduction pour de nouvelles périodes de cinq ans, à moins que l’une des Parties notifie à l’autre son intention de mettre fin au traité six mois avant son expiration.  

    3. Les Parties peuvent, à tout moment et d’un commun accord, amender par écrit le présent traité. Les modalités d’entrée en vigueur des amendements sont celles énoncées à l’alinéa 1cr du présent article.  

    4. Chaque Partie peut dénoncer le présent traité par le biais d’une notification écrite. Cette dénonciation prend effet six mois après réception de la notification par l’autre Partie.  

    5. La dénonciation du présent traité n’affecte pas les droits ou obligations résultant de son exécution préalablement à cette dénonciation. 

     

    Cette dénonciation ne sera que de peu d'effet dans la mesure où le retrait des troupes françaises a été amorcé depuis plusieurs mois et alors que plus aucun soldat ne devrait être sur le territoire malien d'ici là.

    Pour mémoire, voici ce que prévoyait le traité susmentionné :

     

    Article 4 Domaines et formes de la coopération

     

    1. Par le présent traité, les Parties mettent en œuvre une coopération qui peut couvrir les domaines suivants :

    a) Echanges de vues et d’informations relatifs aux vulnérabilités, risques et menaces à la sécurité nationale et régionale;

    b) Organisation, équipement et entraînement des forces, le cas échéant par un soutien logistique pouvant se concrétiser par la cession gratuite ou onéreuse de matériels et équipements militaires, ainsi que l’organisation d’exercices mixtes et conjoints ;

    c) Organisation de transits, de stationnements temporaires, d’escales aériennes ;

    d) Organisation et conseil aux forces par la mise en oeuvre d’actions de formation et de soutien technique, et la mise à disposition de coopérants militaires techniques français ;

    e) Formation des membres du personnel malien par leur accueil ou leur admission en qualité d’élève ou de stagiaire dans les écoles de formation militaires françaises ou soutenues par la France;

    f) Toute autre activité convenue d’un commun accord entre les Parties en fonction de leurs intérêts communs.

    2. Les conditions d’application des domaines et formes de la coopération définis ci-dessus sont, au besoin, précisées par voie d’accords ou d’arrangements techniques spécifiques.

     


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  • CAMEROUN - ACCORD DE COOPERATION MILITAIRE AVEC LA RUSSIE

     

    Ca y est, c'est officiel, le Cameroun a signé un nouvel accord de coopération militaire avec la Russie, le 12 avril dernier.  Cet accord qui vient se substituer au précédent accord de 2015 porte à 37 le nombre d'Etats africains avec lesquels la Russie a, à ce jour, et de façon officielle, signé un tel accord.

     

    Pour mémoire : le Cameroun a ratifié le 27 avril 2021 un accord-cadre militaire avec la Turquie, lequel avait été signé en janvier 2018. Il existe par ailleurs un accord d'assistance militaire avec la Chine (2018) ; un partenariat de défense avec la France (2009) ; un accord de défense sur le statut des forces avec les Etats Unis (2000 en vigueur en 2015). Un accord de défense avec le Gabon est en cours de discussion.


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  • MADAGASCAR - NOUVEL ACCORD DE DEFENSE AVEC LA RUSSIE

     

    En raison de la conjoncture actuelle, notamment la guerre déclenchée en Ukraine par la Russie, Madagascar a décidé de ne pas communiquer au sujet de l’accord cadre sur la coopération bilatérale qu’elle vient de signer avec la Russie. S’il vise plusieurs domaines cet accord, qui a effectivement été signé le 18 janvier dernier, et dont l’existence a été révélée il y a quelques jours par une agence de presse indienne, met cependant l’accent sur la coopération militaire.

     

    Au sujet de l’Ukraine, Madagascar (comme 26 autres Etats africains) a choisi de ne pas s’aligner sur le bloc occidental et a préféré adopter une position « neutre ». (déjà, lors de l’annexion de la Crimée, la plus grande partie des États d’Afrique subsaharienne s’était abstenue de condamner cet acte, tandis que le Zimbabwe et le Soudan avaient pris position en faveur de Moscou).

     

    Dans le même temps, les soldats du groupe militaire privé russe Wagner, se sont déployés sur le territoire malgache

     

    Pour mémoire : un protocole  d’accord de coopération militaire avec la Russie avait été signé le 28 septembre 2018.

     

    Un tableau répertoriant les accords militaires qui ont été signés par la Russie avec les Etats africains peut être consulté sous l'onglet  "Accord de défense" (à gauche du menu)


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  • AFRIQUE / RUSSIE - SOCIETES MILITAIRES PRIVEES, QU'EN EST-IL VRAIMENT ?

     

    A ce jour, il existe une quinzaine de sociétés militaires privées (SMP), les "Частная Военная Компания" comme on les appelle en Russie :  Antiterror Orel - ATK Group - Centre R - Corps Slave - Cossaks - E.N.O.T - MAP - MSGroup - RSB-Group - Wagner (pour ne citer que les plus connues).

    Officiellement, ces sociétés n'ont pas d'existence légale, car la constitution de la Fédération de Russie (article 13 § 5) ainsi que son Code pénal (article 208) s'y opposent. C'est du reste la raison pour laquelle la plupart sont enregistrées à l'étranger ("Corps Slave" (Славянский Корпус) est enregistré à Hong Kong, Moran Security Group et Antiterror Orel sont immatriculées au Belize, Wagner en Argentine, etc). Toutefois, il est clairement démontré que ces sociétés bénéficient du soutien (tacite) du Kremlin, qu'elles sont gérées par des gradés du ministère de la défense, et financées par les oligarques russes.

    Ces SMP opèrent à travers le monde, notamment en Afrique (Centrafrique, Libye, Madagascar, Mali, Mozambique, Soudan...) où elles défendent les intérêts politiques et économiques de la Russie (dont la vingtaine de sites miniers, pétroliers et gaziers qu'elle détient sur tout le continent).

    Ainsi, sous couvert d'assurer la sécurité de la circulation maritime (Golfe de Guinée), ou une formation aux soldats des armées régulières africaines, les "contractors" de ces sociétés militaires privées s'engagent en réalité au côtés des forces africaines et se substituent peu à peu à celles-ci (les éléments de la société privée russe Sewa Security Services ont détrôné les soldats rwandais de la MINUSCA qui assuraient auparavant la garde du chef de l’Etat centrafricain, et la Société Wagner s'est rapidement déployée à Madagascar et au Mali). En outre, les éléments de ces sociétés participent directement aux conflits internes (notamment luttes contre les rebelles) et prennent part aux combats aux côtés des forces armées africaines dont elles assurent parfois même le commandement. 

    Pour aller plus loin, lire : Sociétés militaires privées russes en Afrique sub-saharienne (IFRI)


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  • AFRIQUE DE L'OUEST - VERS UNE BASE NAVALE MILITAIRE CHINOISE

    Lors d'une audience du House Armed Services Committee sur les problèmes de sécurité nationale américaine, le général d'armée Stephen J. Townsend, commandant du Commandement américain pour l'Afrique, a fait part de son inquiétude au sujet de la présence chinoise en Afrique de l’Ouest.

    Selon lui, la Chine chercherait à y implanter une base navale militaire, en Guinée Equatoriale, mais également le long de la côte Atlantique. Elle détient un pourcentage important de la dette extérieure des pays ouest africains, et a également prolongé les baux sur les infrastructures essentielles, notamment les ports et les aéroports, a déclaré le général.

    Le général reconnait néanmoins l’utilité de l’intervention chinoise dans la lutte contre la piraterie, notamment avec ses patrouilles dans le Golfe de Guinée.


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