• MALI / FAMA / TOUAREGS

     

    Au Mali l'armée est entrain de lancer une nouvelle offensive contre les Touaregs, dans le nord du pays, vers Kidal.

    Les accords de paix d'Alger de 2015 ont donc pris fin ce jour... en admettant qu'ils aient été appliqués un jour !

    La population du Nord Mali, notamment de Kidal et Tombouctou, en état de siège depuis le mois de septembre, réclame à nouveau l'aide internationale, dont elle avait pourtant exigé le départ il y a quelques mois !

    https://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/mali-manifestation-des-habitants-de-kidal-appelant-%C3%A0-l-aide-la-communaut%C3%A9-internationale

    Ainsi, les forces françaises de l'opération Barkhane, et onusiennes de la Minusma, avaient été contraintes de quitter le pays manu militari.

    En outre, les Maliens ont manifesté pendant plusieurs jours et brandi des pancartes "à bas la France", "France dégage" et "vive la Russie", "vive Wagner", "vive Poutine" !

    Ce scénario était prévisible, et il paraissait évident que les mercenaires russes du groupuscule Wagner ne parviendraient pas à bout du djihadisme dans le nord du pays, ni à mettre fin à la lutte des Touarègues qui dure depuis des lustres, et ce, d'une part parce que leur nombre est insuffisant face à l'ampleur de la menace dans le pays, et d'autres part parce que leur véritable objectif est tout à fait autre... 

    Malidenw aw bɛ no don !

     

    A lire (ou relire), cet ouvrage au cœur de l'actualité :

     

     

    ***

     ... The people of northern Mali, particularly Kidal and Timbuktu, which has been under siege since September, are once again calling for international aid, which they had demanded leave a few months ago!

    Thus, the French forces of Operation Barkhane, and the UN MINUSMA, were forced to leave the country by force.

    In addition, Malians demonstrated for several days and brandished placards "down with France", "France get out" and "long live Russia", "long live Wagner", "long live Putin"!

    This scenario was foreseeable, and it seemed obvious that the Russian mercenaries of the Wagner group would not be able to overcome jihadism in the north of the country, nor to put an end to the struggle of the Tuaregs that has been going on for ages, and on the one hand because their numbers are insufficient in the face of the scale of the threat in the country,  and on the other hand because their real purpose is quite different.


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  • RUSSIE / AFRIQUE - Accords de défense et de coopération militaire, où en est-on ?

    Tandis qu'au cours de la précédente décennie, la Russie n'avait signé qu'une dizaine d'accords militaires avec des Etats africains, elle compte à présent 33 partenaires, répartis sur tout le continent. Cela fait suite au Sommet Russie-Afrique qui s'est tenu à Sotchi en juillet dernier, ainsi qu'aux nombreux déplacements sur le continent du ministre des Affaires étrangères Russe, Sergueï Lavrov, au cours de ces six derniers mois.

     

    => Un tableau recense l'état des signatures et ratifications par les pays africains (voir sous l'onglet accord de défense)

     


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  • BURUNDI - Le rapprochement militaire avec la Russie confirmé

    Il y a quelques jours, l'Assemblée Nationale du Burundi a publié la loi portant ratification de l'accord de coopération militaire et technique signé avec la Russie, le 15 août 2022. Ledit accord a été approuvé en chacune de ses dispositions par le président  Evariste Ndavishiviye.

     

    => Ladite loi de ratification est disponible sous l'onglet "Accord de défense".

     

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    BURUNDI - Military rapprochement with Russia confirmed

    A few days ago, the National Assembly of Burundi published the law ratifying the military and technical cooperation agreement signed with Russia, August 15, 2022. The said agreement was approved in each of its provisions by President Evariste Ndavishiviye.


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  • NIGER - Fin des accord de défense et départ définitif des troupes françaises 

    Comme nous le pressentions, les quelques 1500 soldats français présents au Niger, qui étaient engagés en appui des forces armées nigériennes et de la force conjointe du G5 Sahel, avec lesquelles ils conduisaient des opérations transfrontalières pour lutter contre le terrorisme, vont finalement quitter le pays. C’est l’annonce qui a été faite hier par le Président français E. Macron.

    Après un bras de fer avec la Junte militaire qui a pris le pouvoir en juillet dernier, et notamment le général Abdourahamane Tiani, le chef de l’Etat autoproclamé, et devant le soulèvement grandissant d’une partie de la population nigérienne, M. Macron a en effet décidé de rapatrier l’ensemble des militaires français présents à Niamey.

    Tandis que l’ambassadeur et les diplomates devront quitter le pays d’ici quelques jours, voire quelques heures, les soldats sont quant à eux supposés partir d’ici la fin de l’année, soit en à peine 3 mois ! Un pari plutôt risqué quand on sait qu’il aura fallu pas moins de 8 mois pour permettre aux forces françaises de quitter le Mali.

    Démobiliser tout un bataillon n’est pas chose aisée. Cela nécessite une organisation colossale : démantèlement des infrastructures, reconditionnement du matériel et des vivres, rapatriement des troupes au sol, tout en continuant d’assurer la sécurité des hommes. C’est d’autant plus difficile lorsqu’il s’agit de le faire sur un territoire étranger, avec une partie de la population hostile, où le risque d’attentat djihadiste est toujours présent, et de surcroît par des conditions climatiques extrêmes (il fait actuellement 37° à Niamey).

    Certes, le retrait des troupes françaises aussi soudain signifie peut-être un échec diplomatique et militaire en Afrique sub-saharienne, mais la France n’avait pas vocation à rester au Niger ; elle ne pouvait pas se substituer aux forces nigériennes pour assurer sa sécurité. Tôt ou tard les troupes françaises se seraient de toute façon retirées et les politiques auraient certainement qualifié ce retrait d’abandon, comme ce fut le cas au Mali (cf. Premier ministre Maïga à l’ONU accusant la France d’avoir « abandonné le Mali en plein vol »). Donc qu’elle reste ou qu’elle parte, la France aurait toujours été discréditée.

    Un échec politique pour la France peut-être, mais d’importantes économies car il ne faut pas oublier que chaque contribuable français participe à l’entretien des bases militaires, où qu’elles soient. Et pour ce qui est du Sahel, jamais aucun document officiel ne dévoilera combien l’intervention de l’armée française aura réellement coûté ces dix dernières années.

    Mais admettons, la France se retire, et après, quelles conséquences pour le Niger ?

    Pour le Niger, la liste des désagréments à la suite du départ des militaires français nous semble plus inquiétante :

    -  1500 hommes c’est beaucoup, cela fait vivre tout un quartier, un village. Ce sont des tas de petits métiers qui gravitent autour (guides, traducteurs notamment). Les militaires lorsqu’ils sont de sortie s’approvisionnement sur place, achètent dans les magasins locaux, fréquentent les restaurants lorsqu’ils sont en permission, etc. Ça sera un véritable manque à gagner pour les petits commerçants ;

    -  Les populations n’auront plus accès aux soins médicaux dispensés par les médecins militaires (près de 35 consultations par jour) ;

    -   La population ne pourra plus compter sur le Génie militaire français pour rétablir des voies, des ponts, des écoles qui avaient été détruites par des actions terroristes, pour permettre l’adduction d’eau et parfois même aider dans l’agropastoralisme.

    Et puis il ne faut pas oublier qu’en 2022 l’aide publique au développent française pour le Niger s’est élevée à 120 millions d’euros (source AFD). Si le sentiment anti français est à ce point exacerbé, il n’est pas certain que la France veuille continuer sur cette voie.

    Or il n’est pas certain non plus que la Russie, nouvelle égérie du Niger, dont le PIB reste très inférieur à celui de la France (avec en outre un taux directeur de la Banque Centrale de 8,5 %), puisse palier cette absence d’aide financière, ni l’aider à traquer les terroristes. La preuve est qu’au Mali, depuis le retrait de la Minusma, et la présence des troupes russes Wagner, les djihadistes ont repris du terrain et se dirigent à nouveau vers le sud du pays ; Tombouctou serait même en état de siège. En outre les intentions de la Russie ne sont peut-être pas aussi désintéressées qu’elle le laisse croire.

    "idan ka ga mugu a rana, kada ka kawo shi inuwa"

     

    Enfin, le Niger ayant dénoncé les accords de sécurité et de défense avec la France, s’il devait un jour vouloir à nouveau faire appel à ce partenaire pour l’aider dans une quelconque entreprise, il devra faire preuve d’ingéniosité.


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  • MALI - Reprise des hostilités au nord du Mali.

     

    Comme il était prévisible depuis le retrait des soldats de la Force française Barkhane, les djihadistes (affiliés à Daesh), dont le nombre a doublé en moins d’un an au Mali, ne cessent de gagner du terrain et se rapprochent de la capitale. Cela souligne l’inefficacité des quelques mercenaires russes de Wagner venus prêter main forte aux FAMA, à la demande du président autoproclamé, Assimi Goïta.

     

    A cela s’ajoute la reprise des combats entre les rebelles de la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et les Forces maliennes, tandis que Bamako vient de bombarder la zone dans laquelle ces hommes, Touaregs pour la plupart, sont stationnés, notamment à Anéfis, au nord-est du pays.

     

    Au prétexte de vouloir pacifier le pays, A. Goïta vient également de réclamer le départ des 13 000 soldats de la Minusma, lequel départ est amorcé depuis quelques jours. Ainsi, les 25 000 soldats que compte le Mali vont donc devoir gérer seuls désormais ces deux fronts : djihadistes et rebelles.

     

    Ces derniers, soit s’entredéchirent soit s’allient pour mettre à mal le gouvernement malien. Cela rend d’autant plus difficile la prise de décision du gouvernement qui ne peut pas compter sur l’aide des Touaregs pour mettre fin à l’emprise des djihadistes au Nord du Mali.

     

    C’est donc à présent aux FAMA de faire le job !

     

    => Pour complément d'information, je vous recommande "Les rébellions touarègues au nord Mali, entre idées reçues et réalité", Clotilde BARBET (L'Harmattan)


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